----- Original Message
----- Zut, rater un goûter pareil... Vous ne serez pas dans la neige, dimanche ? Je ne me souviens plus comment c'est, avril, à Paris. Froid, il me semble, et venteux. Ici,
bon dieu, ça chauffe. Rien ne va plus. On ne parle que de l'assassinat
de Serguei Iouchenkov, député. Faites gaffe à Madelin,
dimanche... Pendant ce temps-là, à Volvograd, les lycéens du gymnasium n° 8 se faisaient intoxiquer par les émananations de gaz d'une raffinerie de pétrole. Une raffinerie en pleine ville. A-t-on idée. Pendant ce temps-là, à Tchita, je me faisais arracher une dent. C'est sûrement que je me fais du souci. J'espère ne pas prendre une balle dans le dos. Ma poule est très excitée, ça doit être l'approche de Pâques qui la met dans tous ses états. Elle réclame des rayures or et argent, ou de troquer ses rayures contre des pois, ou que je la transporte sur une chaise à porteur comme on fait pour l'évêque de Varsovie, ou dans une papamobile. Où veux-tu que je trouve une papamobile à Tchita ? Pour la calmer, je l'ai baptisée, je l'ai appelée Galina. Elle était contente. Du coup Albert veut que je le baptise aussi. Pendant ce temps-là me trotte dans la tête la Tchita de Bobby Lapointe, qui tombe à pic pour Pâques. Galina aurait pu s'appeler Tchita, aussi. A part le petit lapin de la fin qui pourrait la vexer...
A
défaut de Bobby, je t'envoie Ianka (Diaghileva) : Domoï
(à la maison)
, que j'aime bien. Tu sais, je voulais lui envoyer un mot. Pas la peine.
Elle est morte. Suicidée en 99. Qui c'est, qui a dit que la vie
est une maladie mortelle ? Version courte et version longue. Comme une
longue construction-destruction. Qui finit dans un bruit d'essieu. Mon
train s'immobilisant dans la gare de Tchita. |