Je me souviens rarement de mes rêves, mais celui-ci, ce
matin, a retenu toute mon attention.
Après
ma mort, j'avais eu tellement de lecteurs satisfaits et j'avais
participé à tellement de débats de société
qu'on avait fini par tirer de mon patronyme l'adjectif «
coulonien ».
La
classe.
Il
va sans dire que ce n'était pas un rêve désagréable
pour l'ego d'un auteur, même si ça m'embêtait
quand même un peu de devoir être mort avant d'en profiter.
À
défaut de prétendre à mon unité de
mesure (la Science a convoqué un Coulomb illustre et préalable
afin d'exprimer la quantité d'électricité
transportée en une seconde par un courant d'un ampère)
ou à ma maladie de Coulon (encore à inventorier,
par un souffrant anonyme et son docteur Coulon, invités
tous deux à se manifester), je trouvais que « coulonien
» ne m'allait pas si mal au teint :
«
Zbigniew Kazimirski signe ici le film le plus coulonien de sa
trilogie. »
« Ouais, là, ma vieille, c'est un raisonnement un
peu coulonien que tu nous fais là... »
« À l'issue d'un drame coulonien, Albert tue sa femme.
»
« L'aile dure des couloniens a bien montré sa tendance
naturelle au coulonisme ! »
« Il y a quelque chose de coulonien en vous, Jessica! »
« Oh là, oh là là ! Un but littéralement
coulonien de la part de l'attaquant monégasque ! »
« Les dérapages couloniens de l'humoriste poitevin
resteront-ils impunis ? »
Cela
dit, je ne suis pas encore sûr de savoir ce que le terme
pourrait signifier exactement...
Je
tâcherai d'en savoir plus la nuit prochaine.
(Quant
à « coulonné », « coulonnage »,
« couloniste », « coulonesque », «
cool », « à la Coulon » et « coulonissimo
», gardons-les pour les homonymes, qui n'ont pas de raison
d'être moins méritants.)
En
savoir plus : http://www.francoiscoulon.com
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